Comme un symbole, cet été la troisième banque du Danemark a franchi le Rubicon en offrant à ses clients des prêts à taux fixe à -0.5% sur 10 ans. Du côté des souverains, c’est l’Allemagne qui vient de franchir un nouveau record avec un taux d’emprunt à 10 ans à -0.75%.

Reflets d’une pression technologique déflationniste et d’un déséquilibre entre un niveau d’épargne trop élevé et des investissements trop faibles, les taux négatifs s’installent progressivement dans le paysage économique.

Tandis que plusieurs grandes banques européennes étudient la possibilité de répercuter ses taux négatifs sur les dépôts, les épargnants se retrouvent contraints d’accepter une rémunération toujours plus faible sur leurs investissements.

Une aberration économique alors même que le taux d’endettement des émetteurs, donc le risque, ne cesse d’augmenter. La Grèce emprunte actuellement à 1.60% sur 10 ans, soit à peine 0.10% de plus que les Etats-Unis, considéré comme l’emprunteur le plus sûr au monde…

Chronique parue dans le magazine Valeurs Actuelles – septembre 2019